Stéphanie Carrani

Directrice Régionale SSR en région parisienne

« J’ai démarré mon activité professionnelle à l’âge de 20 ans, toujours très orientée dans le milieu de la santé puisque j’ai exercé le métier de secrétaire médicale et aide opératoire dans différents établissements privés et ce pendant 15 ans.

En janvier 2005, j’ai intégré le Groupe ORPEA en tant que responsable médico-administrative au sein d’un établissement de Soins de Suite et de Réadaptation en Seine-Saint-Denis. Durant les 11 années passées dans cet établissement, grâce à la confiance des collaborateurs du Groupe et aux différentes formations, j’ai évolué dans un premier temps vers un poste de Directrice adjointe et très rapidement j’ai pris la direction de cet établissement.

En 2016, il m’a été proposé de poursuivre mes fonctions de directrice exploitation dans un établissement SSR en Essonne afin de me rapprocher de mon domicile.

J’ai toujours eu à cœur d’accompagner et de former de nouveaux directeurs et mes fonctions de tutrice m’ont permis de coordonner quelques établissements en région parisienne ce qui aujourd’hui me permet d’occuper les fonctions de Directrice Régionale SSR pour 11 établissements de la région.

Il est vrai que la condition des femmes dans le cadre professionnel et social depuis de nombreuses années amène à la réflexion.

Etre une femme, atout ou handicap pour votre carrière ?

Je n’ai pas rencontré de réelles difficultés à être une femme dans mes différentes fonctions mais, il est vrai que la condition des femmes dans le cadre professionnel et social depuis de nombreuses années amène à la réflexion. Dans une société qui reste malheureusement souvent régie par un patriarcat oppressant, il peut sembler difficile voire apeurant de trouver sa place.

En grandissant et en ayant une éducation principalement normalisatrice et discriminatoire à l’égard des femmes, j’ai longtemps été confrontée à la question de la légitimité à occuper un poste à responsabilité. J’ai toujours été habitée par cette dualité car j’ai senti très jeune, une volonté d’ambition très prononcée.

Parfois, il m’arrive d’avoir quelques regrets quant au temps supplémentaire que j’aurais pu accorder à mes enfants avec un peu moins d’investissement dans mon travail. Mais j’ai la chance d’avoir des enfants qui ont autant à m’apprendre en termes de déconstruction sociale que j’ai pu leur apporter au niveau de l’éducation.

Je crois que l’intelligence émotionnelle des femmes, leur habilité et leur aptitude souvent plus apaisées et apaisantes peuvent être des atouts majeurs dans la construction de leur carrière professionnelle.

Quels sont vos rêves pour le monde de demain pour les petites filles ?

Je suis d’autant plus persuadée de prêcher la bonne parole lorsque je préfère parler d’identité plutôt que de genre puisqu’il serait insensé de croire qu’il n’y a que le noir et le blanc comme couleurs dans le bel arc-en-ciel qu’est l’être humain.

Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui vous liront pour construire leur parcours professionnel ?

Ce serait celui de toujours croire en ce qu’elles sont et de faire confiance aveuglément à leur instinct, à leurs doutes, à leurs peurs, de rester toujours à l’écoute de ce que leur cœur a envie de crier. Que le sentiment d’oppression est légitime et que ce sera main dans la main que nous serons, toutes ensembles, fortes et fières du monde que nous sommes en train de construire pour les enfants du monde.